Régulateur de tension
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1.1 Présentation:
Un régulateur de tension
est un circuit intégré. Son rôle est celui d’une
source de tension. A savoir qu’il doit fournir une tension constante
pour n’importe quel courant de sortie, ou n’importe quelle
charge. Bien sûr cela n’est vrai que pour un régulateur
idéal.
Ils permettent la conception rapide d’alimentations abordables. Ces composants
étant très souvent utilisés dans l’industrie
électronique, leur prix est assez bas. La tension à sa sortie
peut être fixe (cas des 7812, 7805 etc…) ou ajustable (LM317
etc.). Elle peut aussi bien être positive, que négative.
Pour les régulateurs à tension fixe les tensions les plus
courantes sont : -15V,-12V,-5V, 3.3V, 5V, 8V, 9V, 12V, 15V, 18V, 24V etc.
1.2 Etude interne :
Voici schématiquement la composition interne d’un régulateur de tension :
Principe
La tension de sortie Vout est comparée (bloc comparateur) à une tension de
référence Vref, par la boucle de contre réaction représentée
en rouge sur la figure, via un pont diviseur résistif.
La source de courant permet de polariser l’étage «
transistor ballast » grâce à la tension issue du comparateur.
On oublie souvent la présence de cette contre réaction à
l’intérieur du composant. Et certaines oscillations deviennent
alors incompréhensibles. On ne s’attend pas à ce qu’un
régulateur de tension, dont le but est de fournir une tension fixe,
puisse osciller. Et pourtant c’est bien le cas, notamment pour les
régulateurs LDO (voir section suivante).
Etudions cette boucle de contre réaction :
Nous rappelons brièvement que ce diagramme de Bode permet la visualisation du
gain et de la phase de la boucle en fonction de la fréquence. Ici
la fréquence est placée sur l’axe des abscisses à
l’aide d’une échelle logarithmique.
Un pôle est un point du diagramme où la courbe du gain change
de -20dB par décade. Un pôle ajoute -90° de décalage
à la phase.
Un zéro est un point du diagramme où la courbe du gain change
de +20dB par décade. Un zéro ajoute +90° de décalage
à la phase.
Ces deux notions sont additives : un pôle suivi d’un zéro
donnera une pente de gain de 0dB par décade.
Par définition, la marge de phase est donnée à la
fréquence où le gain est de 0dB (gain unité). Cette
fréquence est aussi appelée bande passante de la boucle
La marge de phase permet de déterminer si la boucle est stable
ou instable. Elle est présentée comme ceci :
Marge de phase =Phase(fréquence(G=0dB))-(-180°)
On considère que la
boucle est stable si la marge de phase est supérieure à
20° environ.
La figure précédente
montre le diagramme de Bode d’un régulateur NPN. La marge
de phase est à peu près de 70° ce qui est très
stable.
Jetons un coup d'oeil au régulateur
susceptible d’osciller : les régulateurs LDO.
1.3 Régulateur LDO :
LDO veut dire en anglais :
Low Dropout. Ce sont des régulateurs dont la tension
de déchet entre l’entrée et la sortie est très
faible. Ils sont très pratiques lorsque la tension à fournir
est proche de la tension générale. Certains régulateurs
LDO peuvent avoir une tension de déchet théorique entre
10 et 20mV, avec une charge demandant un courant faible.
La différence avec les
régulateurs classiques se situe au niveau du transistor «
Ballast ». Dans les régulateurs classiques, ce bloc est composé
de transistors montés Darlington. La tension de déchet typique,
pour un régulateur NPN est donnée par :
Vd=Vsat+2Vbe.
Dans un LDO, le transistor
de « ballast » est uniquement composé d’un simple
transistor PNP. La tension de déchet est alors de :
Vd= Vsat
La structure interne en émetteur
commun possède une impédance de sortie plus importante que
pour les régulateurs classiques. Cela entraîne un pôle
supplémentaire dépendant de l’impédance de
la charge.
Si nous traçons le diagramme
de Bode d’un régulateur LDO chargé par une capacité
idéale de 10µF et une charge de sortie de 100 Ohm, nous obtenons :
Exemple de diagramme de Bode d’un régulateur LDO
Sur cet exemple
nous voyons l’apparition d’un pôle P0. Nous voyons aussi
que la marge de phase est très faible. Ce régulateur n’est
pas stable, il oscille.
Il existe bien sûr un moyen de lutter contre ce phénomène.
Il consiste à insérer un zéro dans le diagramme de
Bode. Cela équivaut à insérer une résistance
série avec le condensateur de sortie.
Pour insérer ce zéro nous pouvons utiliser la résistance
interne de la capacité, son RSE (en anglais ESR) : sa résistance
série équivalente.
RSE d’une capacité
La fréquence du zéro obtenu sera alors de :
R est la RSE du condensateur.
C sa capacité.
Prenons l’exemple précédent
et plaçons un condensateur tantale de capacité 10µF
avec une RSE de 1 Ohm.
Diagramme de Bode d’un régulateur LDO stabilisé à l’aide de la RSE du condensateur
On remarque dans
la figure précédente l’apparition d’un zéro
aux alentours des 15kHz. La marge de phase augmente à la fréquence
où le gain est égal à 0dB. Elle est proche de 90°.
On a stabilisé notre régulateur.
On montre assez simplement
qu’il existe une condition sur la RSE pour que le régulateur
fonctionne bien. Sans trop rentrer dans les détails, la RSE ne
doit être ni trop faible (cas précédent) ni trop forte
(on décale ainsi trop la fréquence du zéro inséré).
Il existe donc deux limites de résistances qui déterminent
une plage de fonctionnement.
Ces valeurs sont données dans les descriptifs du constructeur du
régulateur sous cette forme :
Exemple de zone de stabilité d’un régulateur LDO
Notons que les condensateurs au tantale offrent souvent un bon compromis
entre capacité et RSE, contrairement aux condensateurs céramiques
de grosse capacités (> à 1 µF) qui peuvent avoir
une RSE très faible (< à 20m?), et qui rendent le circuit
instable. Dans ce cas, il est indispensable de rajouter une résistance
en série avec le condensateur.
En conclusion : les régulateurs
LDO sont pratiques avec leur faible tension de déchet, mais nécessitent
une étude particulière, notamment sur l’impédance
de leur sortie.
1.4 Régulateurs « quasi LDO » :
Nous ne rentrerons pas trop
dans la description de ces régulateurs. L’essentiel est de
savoir qu’ils existent, et qu’ils offrent un compromis intéressant
entre le régulateur linéaire classique et le régulateur
LDO. L’étage « ballast » est composé de
2 transistors uniquement, ce qui le situe à mi chemin entre les
deux structures que nous avons décrites.
Leur tension de déchet est donnée par :
Vd=Vsat+Vbe.
1.5 Protections diverses :
Certains possèdent des
protections thermiques : quand la température du boîtier
devient trop importante, le courant de sortie diminue, afin de protéger
le composant.
Il existe aussi des protections
contre les courts circuits (limitation en courant). Pour cela une résistance
série est insérée sur la ligne, avant le transistor
« ballast » (interne au régulateur). On mesure la valeur
du courant la traversant par la tension à ses bornes. Au-delà
d’une limite fixée sur un comparateur, on intervient directement
sur la polarisation du transistor « Ballast » par la source
de courant. La tension de sortie est alors écroulée.
Cette protection possède un temps de réaction non nul. Pour
des appels de courant rapides et importants, le temps de mise en route
de la protection peut ne pas être suffisant.
Les régulateurs de tension linéaires: datasheet>>